Le Tréport : Nicolas Dupont-Aignan soutient les pêcheurs contre l’éolien
« Pourquoi les gens viennent au Tréport ? Pas pour voir une usine. Il va y avoir 83 mats qui vont défigurer le paysage et détruire le potentiel touristique et les pêcheurs vont crever. »
Le Tréport. Les pêcheurs et les candidats aux Régionales de Debout la République ont fait front, jeudi, contre le projet d’éolien offshore.
Le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, était au Tréport, jeudi après-midi, avec les pêcheurs. Il est venu apporter son soutien aux marins contre le projet d’éoliennes en mer. « Il faut gagner ce combat », a-t-il martelé, aux côtés de Nicolas Calbrix et Anne Boissel, candidats aux élections régionales pour la Normandie.
« D’abord, parce que c’est plus cher. L’éolien coûte 200 € le mégawatt/heure, c’est quatre fois le prix de l’électricité normale », souligne le député de l’Essonne. Il assure toutefois accepter l’idée de dépenser plus pour les énergies renouvelables, mais seulement si c’est efficace. « Je crois au solaire par exemple. Le problème avec l’éolien, c’est qu’en plus, ça marche mal, cela ne fonctionne qu’à 23 % en France. »
Une triple peine
Au-delà du coût, pour les pêcheurs locaux, c’est leur métier en péril qui inquiète. Si la marée basse n’a pas permis aux élus de sortir en mer jusqu’au futur champ d’implantation des éoliennes, Olivier Becquet, pêcheur tréportais et président de la commission Environnement du comité régional des pêches pour la Haute-Normandie, les a pris en main sur un navire. « Nous avons pu étudier les cartes et voir que le parc éolien sera en pleine zone de pêche, là où elle est la plus active », s’offusque Nicolas Calbrix.
Troisième argument pour Debout la République : la destruction du paysage. « Pourquoi les gens viennent au Tréport ? Pas pour voir une usine. Il va y avoir 83 mats qui vont défigurer le paysage et détruire le potentiel touristique et les pêcheurs vont crever », résume Nicolas Dupont-Aignan.
L’homme politique assume complètement sa venue dans le cadre de la campagne électorale pour la région Normandie. « C’est une triple peine infligée au Tréport. Quand on est face à un mur, il faut faire jouer le levier électoral et je suis ravi de servir d’hameçon. »
Et Nicolas Calbrix de renchérir : « La Région finance à hauteur de 50 millions d’euros ce projet. Il faut mettre cet argent dans les trains, les lycées, la formation professionnelle. Là où c’est nécessaire. »
Le soir, c’est à Eu qu’ils avaient rendez-vous avec les associations anti-éoliennes, au château, pour une réunion publique.
M. P.